Zikxo a sorti son projet Intemporel le 30 Septembre 2022. Nous l’avons rencontré à cette occasion. Entre effets secondaires du succès, vision du business et avenir musical, l’artiste originaire de Bondy s’est livré au micro de Midi/Minuit. 

Journaliste (Youcef) : Zikxo, comment ça va ? 

Zikxo : Ça va niquel et toi mon frérot ? 

Ça va super, merci. Aujourd’hui on se retrouve une deuxième fois à l’occasion de ton nouveau projet Intemporel sorti le 30 Septembre. T’es dans quel état d’esprit ?

Je suis content, grave content surtout que j’ai vu les retours. Content et soulagé de l’avoir sorti, lâché. Plus d’un an que je bossais dessus, donc je suis heureux de l’avoir enfin distribué aux gens. 

Zikxo – Intemporel

Quels ont été les retours de ton premier album. Qu’est-ce que tu t’es dit vis-à-vis de ça en allant au studio pour Intemporel ? 

Jeune et ambitieux j’ai tenté plein de choses. J’ai appris également beaucoup. En allant au studio pour Intemporel, je savais que l’objectif était tout l’inverse. Revenir aux bases, kicker, freestyler. C’est l’idée, revenir fort avec cette mixtape. 

Pourquoi une mixtape et pas un album ? 

J’aime ce coté sas de décompression. M’amuser avec une mixtape entre chaque album comme je l’avais fait avant Jeune et ambitieux. Se lâcher pour ensuite se concentrer sur quelque chose de plus gros. 

Est-ce qu’on défend les deux de la même manière ? 

Pour moi oui, on fait pas vraiment de différence entre les deux. Le changement c’est dans la production, pas dans la promo ou la sortie. C’est un disque comme les autres, je le défend de la même manière. 

Zikxo (@collectifblakhat)

Comment tu as crée ce projet de A à Z ?

Je voulais revenir aux sources, j’ai commencé à faire du répertoire juste après Jeune et ambitieux. Séminaire avec toute l’équipe, maison avec matelas qui cache le micro. À force d’enchainer les titres, je commençais à voir un fil rouge.

Comment tu gères la surconsommation et les albums qui sortent tous les ans ? 

Moi je kiffais l’époque des albums tous les 3-4 ans. Les mixtapes avant les albums, je trouvais ça trop chaud. Il faut vivre avec son temps, comme je dis : « Il faut plusieurs années pour se démarquer ». Il y a beaucoup plus de rappeurs, on est envahi, mais d’un autre coté c’est plus compliqué. 

Tu as déjà fait des concessions musicales business dans ta carrière ? Réduire la longueur d’un titre, modifier un texte, aller sur un terrain particulier ?

C’est lourd ce que tu dis. Oui, totalement. Sur Jeune et ambitieux j’ai réduit le nombre de titres « rap » pour privilégier des singles plus colorés, des tentatives. Mais sinon, elles sont minimes en règne générale. 

On va parler des invités. Zikxo x Zamdane, ça s’est fait comment ? 

J’écoutais Zamdane et je le trouvais chaud. On s’est rencontrés en studio sur Paname. On a fait le titre, franchement bête d’équipe. Ils sont comme nous sauf qu’ils sont du sud. 

Zikxo, Zefor et Jazzy Bazz, tu as fait un oxymore musical. Raconte nous

J’avais déjà collaboré avec Zefor et avec Dinos sur Stamina. C’était la première fois que je posais sur un titre à 3. Je savais donc que Ze allait être partant. Jazzy et moi on a fait 3-4 morceaux sans être satisfait. J’ai donc réuni les deux, ils ont validé à fond. On est allés en studio. Le son était lourd, chacun s’est motivé. Tout comme avec DA et Spri Noir. On a fait le titre à 3. Même configuration, j’étais pas satisfait du feat à 2 avec Spri. J’ai réfléchi et on a fait le son à 3.

Et le titre avec Lesram ? 

Lesram c’est mon gars, on a déjà collaboré. On est de la même zone, à une n3 de distance. Je lui ai dis que j’avais besoin de lui pour le projet. On a trouvé LA prod parmi 20 autres signées Mehsah. On a plié ça en une nuit de studio. 

Je te vois comme quelqu’un qui n’avait rien à perdre. Est-ce que tu déplores des pertes aujourd’hui ?

Très bonne question. Oui, j’ai perdu. Des fois les gens ils oublient que tu fais pas que du rap. C’est vrai que c’est relou. Je fais un peu plus attention dans Paris à ce que je fais. J’ai plus trop le droit de me plaindre, il n’y a plus trop d’empathie à mon égard.

Est-ce que tu es heureux ?

Je suis heureux de ce qu’il se passe dans la musique, mais pas dans ma vie de tous les jours.

Tu arrêterais de rapper si tu l’étais ? 

Exactement, c’est ça la vérité. Si j’étais heureux, je pense que je vivrais ma vie dans mon coin, pas dans le rap. Je n’ai pas atteint ce que je voulais encore. Moi, personnellement dans ma vie de tous les jours je ne suis pas heureux. 

Tu penses qu’on est meilleurs quand on est tristes ? 

Pour moi ouais. T’aimes pas rester dans la tristesse. Tu te débats direct. T’as le mort, la rage. Tu deviens invincible. 

Tu avais ce besoin également d’être validé par l’auditoire et par tes pairs. Maintenant que c’est chose faite, c’est quoi l’objectif ?

Faire la meilleure musique possible, être en challenge avec moi-même et uniquement moi. Sortir encore des meilleurs disques. Niveau business, monter un empire, une structure.

 

Écoute « Intemporel » de Zikxo sur toutes les plateformes de streaming.

Interview : Youcef Benouada