« Virus: avant l’album » : Leto frappe très fort

Alors que tout le monde attendait un album, annoncé dans le freestyle « Double Bang 9 », c’est un EP surprise que Leto a décidé d’envoyer sur les plateformes vendredi dernier. Un projet court, mais terriblement efficace.

En seulement 5 titres, il parvient à montrer toute l’étendue de son talent. L’EP démarre avec « Drill Papers », produit par D.S.K. et Traxx, qui plonge l’auditeur dans la froideur des quartiers sud de Chicago. Une belle déclaration d’amour à la drill, autre enfant de la trap qui devrait faire parler d’elle en France dans les années 2020. Le projet commence fort donc, et la suite ne déçoit pas. « Changer de vie » se nappe de tonalités pop, Leto chantonne, et il apporte tout sa palette technique à un son léger mais qui devrait faire fureur avec les beaux jours qui arrivent.

Un EP taille patron

En invitant PLK sur « Train de vie », Leto ne s’y est pas trompé. Le son marche terriblement bien, Polak apporte sa science du refrain et un couplet millimétré qui en font un véritable tube.

Avec Zed et Ninho sur « Double binks », le projet prend encore une nouvelle dimension. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un morceau aux couleurs pop, il n’en est rien. C’est un gros banger, avec du kickage sévère dans le plus pur code de la trap. Ninho est excellent, laid back comme il le fait si bien, et il plie la prod. La prestation de Zed est aussi à retenir, sa topline propulse le refrain et son couplet est de très bonne facture. Leto fait le lien entre ses deux invités, grâce à des couplets maitrisés et des backs toujours incisifs (le désormais iconique « badaboum badaboum »).

Une autre collaboration entre les trois artistes devrait apparaitre sur l’album à venir de Leto. Après avoir vu ce dont ils sont capables avec « Double binks », on attend ça avec impatience. L’EP se termine sur le titre « Mec de rue », sans featuring, et qui prend des allures de démonstration. L’artiste adapte son flow à un beat technique jonché de drops, œuvre de Boumidjal X et Holomobb. Le refrain, qui reste lui aussi en tête, parachève le morceau. Il n’y a rien à jeter dans ce projet, les cinq titres sont tous (très) bons, les featurings ne déçoivent pas, et Leto mène tout ça d’une main de maître. Il fait un bel étalage de tous ses points forts, montre qu’il mérite sa place et qu’il n’a rien à envier aux plus gros vendeurs de la scène actuelle.

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Et ça fait « badaboum badaboum »

Après avoir écouté ce superbe EP, nos yeux sont rivés sur le prochain album de Leto. Alors que des rumeurs émergent sur les réseaux sociaux quant au contenu du projet (Booba est annoncé…) et que le disque d’or pour « Trapstar 2 » (son précédent album sorti en 2019) arrive à grands pas, tout semble sourire au membre le plus en vue de PSO Thug.

Il est souvent compliqué de conserver une homogénéité sur un album entier, composé d’une quinzaine de titres, mais cet EP a été un très bel aperçu de ce dont Leto est capable. Il doit normalement remplir un Olympia en octobre, c’est déjà une superbe performance mais on a la forte impression que ce n’est encore que le début. Dans son freestyle « Double Bang 9 », il disait que « ça va faire badaboum dans toutes les tess ». En affirmant ça, Leto semble même modeste, car avec son album ce ne sont pas seulement les banlieues qu’il veut conquérir, mais bel et bien toute la France.