Nouveau venu dans le paysage du rap français, SDM a dévoilé son premier album « Ocho » composé de 16 titres, le 9 avril. Après plusieurs extraits intéressants en featuring comme « Jack Fuego » avec PLK, « La Zone » avec Booba, ou en solo avec « Premier rôle », « Cala Boca », ou encore « Yakalelo », le rappeur du 92 nous plonge entièrement dans son univers avec « Ocho ».
Pour son premier album, SDM s’est fendu d’une cover très simple mais pas moins symbolique. Assis au centre d’un escalier, le rappeur de 25 ans pose au milieu de son entourage proche laissant un espace autour de lui dessinant un 8. Numéro devenu son gimmick au fil du temps pour son département, les Hauts-de-Seine. SDM scande « 100-Ocho » pour la soustraction, ce qui donne donc 92.
Cover : SDM – Ocho
Le nouvel espoir du 92i
B2o a encore une fois eu le nez creux en signant SDM chez 92i. Technique, style, images, voix particulière, tout y est. Le rappeur originaire de Clamart a d’ailleurs accompagné la sortie de son album du clip de « Daddy », le titre en featuring avec l’auteur de 92i Veyron. Il s’agit de la troisième collaboration entre ces deux représentants des Hauts-de-Seine, après « La Zone » et « Bonne Journée ».
C’est notamment, sans surprise, grâce à Booba que SDM a signé sur le 92i. “J’en ai fait des maisons de disques qui voulaient me signer, mais c’est le seul endroit où j’ai vraiment rencontré le boss du label. C’est Booba quand même, c’est une dinguerie”, a-t-il confié en interview pour Melty. Sadam a d’ailleurs notamment pu profité de la précieuse expertise de Kopp au moment de choisir les morceaux à garder dans son projet. “Je ne savais pas, moi-même, que ça demandait autant de taf. J’ai fait une quarantaine de morceaux pour en garder que 16”, avoue-t-il toujours pour Melty.
On a également pu voir Booba partager un extrait de SDM interprétant son morceau Cello pour Planète Rap sur Instagram accompagné du message “Et dire que tu voulais pas le mettre dans l’album”.
Alors qu’il a annoncé sa signature chez 92i en février 2020, SDM a mis un peu plus d’un an à rendre public « Ocho » mais ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas fait entendre sa musique. Pendant cette période, il a sorti « Yakalelo », « Prince de la Calle », « La vie de rêve » ou « Van Damme » en solo.
En featuring, il est apparu aux côtés de Booba, à deux reprises, de Koba LaD et de Timal. Des morceaux qui ont donné envie d’en avoir plus tant il montrait une facilité à signer des morceaux à base de kickage ou plus dansants.
“Avant tout, je suis quelqu’un qui kiffe la musique. Je suis un passionné de musique, donc pour moi c’est quelque chose de normal de passer du rap au chant. Je ne m’invente pas une vie. Que je rap ou je chantonne, je kiffe faire les deux”, avoue-t-il pour La Pépite. La musique c’est une affaire de famille, son père a même été le premier producteur du mythique Koffi Olomidé.
Et la curiosité était générale puisque les chiffres confirment le statut de nouvel espoir du 92i de SDM. En trois jours, ce sont l’équivalent de quasiment 4 000 exemplaires (3 965) de l’album « Ocho » qui se sont écoulés. Au bout d’une semaine, le compte s’élève à 7 884 ventes.
SDM vend 7 884 exemplaires en première semaine avec son premier album « OCHO ». pic.twitter.com/FLXWovXIfv
— Midi/Minuit (@midiminuit__) April 16, 2021
Un style reconnaissable
Une voix grave, un flow agressif, des textes incisifs et imagés, et un sens de la mélodie particulièrement efficace. Voilà comment on pourrait résumer SDM en quelques mots.
Celui qui n’est pas passé par la case EP ou mixtape avant de délivrer son premier album a donné une bonne raison à cela à La Pépite : “Un jour j’étais avec mes potes et ils m’ont dit que tous les sons que j’ai sorti, c’est tellement des sons de qualité que rien qu’avec ça je peux faire un album. Je me suis dit autant faire un album direct. Je n’ai jamais travaillé un son en me disant que c’était ou pas pour un album. Moi quand je fais de la musique, je vais en studio pour faire du son de qualité”.
Bien qu’il soit reconnaissable de par son attitude agressive derrière le micro, SDM n’en demeure pas moins un artiste capable de trouver des mélodies percutantes qui restent immédiatement dans la tête. À l’image des morceaux « Yakalelo », « La vie de rêve » ou encore « Cello », sur lesquels SDM pousse la mélo sur des prods entraînantes avec une facilité notable. Une polyvalence de laquelle il a raison de profiter.
“SDM il est tellement fort, je mérite le numéro 7 à Manchester”, Van Damme
Pour mettre en pratique sa plume, le rappeur clamartois très influencé par le football, auquel il fait souvent référence dans ses textes, a fait confiance à onze beatmakers : Ghenda (« Comportement » – Aya Nakamura, « MMM », « La Débauche » – Naza), H8MKRZ (« Guedro » – Koba la D, « Jack Uzi » – Kaaris), Arengers (« Centurion » – Booba), ZzProd, Trent 700 (« Dybala » – Maes, « Noir Meilleur » – Damso, « Dans la ville » – DTF), Bramsito, Dany Synthé (« Sapés comme jamais » – Gims, « Petite fille », « Trône » – Booba), Voluptyk, Unprediktable (« Blanche » – Maes), Junior Alaprod (« Mobali » – Siboy, « Bella » – MHD), Taïji et Rahim.
Entouré de beatmakers particulièrement talentueux, SDM a invité une liste très restreinte d’artistes sur son projet. Évidemment, Booba est là sur « Daddy », mais on y retrouve également Bramsito, proche des deux hommes et signé chez 7Corp. Jamais loin du 92, le rappeur de 25 ans a également fait appel à son ami depuis de longues années : PLK.
Enfin, le dernier invité, et pas des moindres, est Fally Ipupa, à qui il a demandé de poser en lingala afin de faire un clin d’œil à ses origines congolaises dans son album.
“Seulement” quatre collaborations sur 16 titres, bien qu’il n’y ait pas de règle, on aurait pu aimer en voir un peu plus sachant que des featurings avec PLK et Booba étaient déjà sortis auparavant. “Je n’aime pas beaucoup me mélanger, même quand je fais un feat, je préfère le faire avec quelqu’un que je connais et avec qui le feeling passe bien”, s’est-il justifié en interview.
Avec « Ocho », SDM en montre un peu plus sur lui, sur son talent, ses influences et son style. Mais surtout, le représentant du 92i prouve qu’il est un artiste sur lequel il faudra compter dans les années à venir. Comme lui a adressé Booba en story Instagram “Félicitations fréro c’est que le début on s’échauffe”. Et vivement la fin de l’échauffement !
Écouter l’album « OCHO » sur toutes les plateformes de streaming.
Photo principale : Frederic De Pontcharra