Nahir est de plus en plus présent dans le paysage du rap français, tantôt à Planète Rap, tantôt sur OKLM, tantôt dans le Cercle, vous l’avez surement déjà vu passer. Le jeune rappeur originaire de Bobigny, qui a fait du freestyle sa spécialité, compte bien étoffer sa proposition musicale dans les mois à venir. Forcément, Nahir est un de nos 12 rookies à suivre.

Salut Nahir, est-ce-que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Moi c’est Nahir, j’ai 21 ans et je viens de Bobigny

Nahir

Nahir

Depuis combien de temps est-ce-que tu es dans le rap ?

Je fais du rap depuis 2009, ça fait plus de dix ans.

Pourquoi as-tu décidé de devenir rappeur ?

J’ai voulu devenir rappeur parce que depuis tout petit mes cousins m’ont bassiné avec du rap, j’avais du rap en permanence dans les oreilles. Donc j’ai voulu faire ça !

Pour toi, le rap, c’est quoi ?

Avant tout c’est une passion, je dirais même que c’est une thérapie, ça me permet de me vider l’esprit.

Quelles ont été tes influences ?

J’écoutais au début beaucoup de rap américain, DMX et 2Pac énormément, Busta Rhymes aussi. Quand je suis tombé dans le rap français ça été Rohff, Salif, Sefyu et Booba surtout. 

Comment est-ce-que tu définirais ton style de rap ?

Je dirais que c’est du rap tout terrain, éclectique je pense. En fait il y en a pour tout le monde, du cru, du moins cru, du commercial. C’est du rap sincère, et sans filtre.

À quel moment est-ce-que tu as senti que quelque chose se passait autour de toi et de ta musique ?

Autour de ma musique, je pense que ça s’est vraiment fait petit à petit. Je dirais au moment du morceau « H.V » sur la compil « Game Over Volume 2 », c’était mon premier clip solo et… Non en fait c’était au moment du freestyle « Balisto » ! C’est là que le monde du rap a commencé à me reconnaitre. « H.V » c’était auprès des fans, « Balisto » c’était auprès du milieu du rap en fait.

Justement, tu as d’abord été connu pour tes performances en freestyles. Tu as encore cette science du freestyle, là où certains rappeurs vont privilégier un morceau clippé pour avoir de l’attention. Comment expliquerais-tu cela ?

J’ai gardé ce côté freestyle dans les morceaux rap parce que j’excelle dedans. J’étais en groupe au début et à plusieurs c’est différent. Quand je suis arrivé en solo ça me plaisait bien de faire des freestyles, je me suis dit que j’aimais ça et donc c’est ce que j’ai fait.

Tu as assez vite reçu la validation des artistes déjà en place. Tu as par exemple été invité au Planète Rap d’Hayce Lemsi. Ça fait quoi quand on se lance d’être validé par les anciens ?

Franchement ça fait plaisir, ça montre qu’on suscite de l’intérêt, que ce qu’on fait est bon, c’est comme une consécration. Ma mentalité a toujours été de me faire remarquer, faire savoir que je suis là. Au final ça a marché parce que pendant un moment on m’appelait Balisto et pas Nahir, à cause du freestyle !

Parle-moi de ton passage à « Rentre dans le Cercle », comment est-ce-que tu as vécu cette expérience ?

C’était un très bon tremplin, tu vois déjà dans le 93 on se connait un peu tous entre guillemets, tu as des membres de l’entourage de Fianso que je connais. En vrai c’est celui qui s’occupe du Cercle, Fathi, qui a dit à Fianso qu’il fallait me faire venir. Il a écouté ce que je faisais et il a kiffé. Franchement c’était bien, il y avait une bonne pression, on était à l’aise et mon passage je l’ai fait en one shot !

Est-ce-que ça t’a permis d’obtenir une plus grande visibilité auprès du public rap ?

Oui franchement, ça m’a donné une bonne visibilité et c’est pour ça que juste derrière le morceau que j’ai fait pour « Game Over » a bien marché. Ça m’a mis dans de bonnes conditions.

On t’a donc par la suite retrouvé sur la compil « Game Over Volume 2 ». On ressent quoi, en tant que jeune rappeur, quand on est invités sur un projet avec des gars comme Ninho, Niro, Dosseh, Alonzo, Dadju… ?

C’est incroyable, je me suis dit « là c’est l’heure de montrer ce qu’on vaut, de montrer ce qu’on sait faire aux yeux des autres rappeurs ». Parce que logiquement tous ceux qui sont dans le projet vont l’écouter en entier, donc il faut se donner. J’avais déjà eu des sollicitations, après le Cercle des maisons de disque m’ont approché, mais après « Game Over » c’était autre chose, il y en a eu plein d’autres. Ce qui a été bien c’est que mon morceau figure dans les premiers du projet, entre Gradur et le feat Ninho-Niro. Ça m’a fait plaisir, après ça je me suis dit « bon c’est parti maintenant c’est du sérieux ». 

Pour l’instant les gens te connaissent principalement pour tes freestyles, mais tu envoies de plus en plus de singles. Je pense à ton dernier en date, « Covid-93 », explique-moi comment tu as pensé à faire un son comme ça ?

En fait ça s’est fait comme ça, j’écoutais l’instru et je la trouvais sombre et froide. Je me suis dit que ça ressemblait à ce qu’il se passait. En vrai de vrai le 93 je trouve que c’est un département froid de base. Le 93 c’est un virus, sans forcément lier ça au Covid-19, j’ai juste pris le nom pour dire que le 93 c’est un virus. C’est un des clips qui a le mieux marché au démarrage, ça montre que le public est là.

Tu as été retenu dans les 11 rappeurs à suivre en 2020 de Booska-P. Comment est-ce-que tu as réagi quand tu as vu que tu étais sélectionné ?

C’est eux qui m’ont contacté assez naturellement parce qu’ils avaient déjà parlé de mes morceaux sur leur média. Ça fait très plaisir et ça met une bonne pression parce que quand tu es dedans t’as pas le droit de flopper, les gens attendent que les 11 réussissent et sont à l’affût. Je suis heureux d’avoir été sélectionné.

Et maintenant tu es dans les 12 rookies à suivre de Midi/Minuit, c’est cool non ?

C’est très cool ! Je ne suis pas habitué à faire d’interviews, je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup, c’est bien d’avoir des médias où on peut discuter, et ça me fait plaisir qu’on puisse parler pas uniquement de ma musique. 

Tu vas très bientôt revenir avec un nouveau morceau, accompagné d’un clip, « Fin de partie ». Parle-moi de ce morceau, il annonce quelque chose ?

Alors ce morceau je l’ai fait en septembre 2019. J’ai entendu l’instru et j’étais dans un mood egotrip. En fait c’était une cartouche que je gardais, quand on m’a appelé sur le Planète Rap d’Hornet la Frappe je l’ai envoyé, et à la base je voulais leur offrir. Mais quand j’ai vu tous les retours je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser uniquement sur Planète Rap, je me suis dit que ça méritait de le développer. Pour l’instant ça n’annonce rien de concret, c’est un single.

Si tu devais faire découvrir ta musique avec un seul son, ce serait lequel ? Et pourquoi ?

Je pense que ce serait « Fin de couplet #4 » parce que c’est vraiment une performance de style, elle montre jusqu’où je peux aller en terme de rap. Sinon en terme de morceau complet, « H.V » je pense.

Imaginons, tu as un projet 15 titres qui arrive et tu as le droit à 3 featurings, tu choisis qui ?

Déjà je prends Sefyu, après je prends Travis Scott et enfin Angèle, pour choquer les gens avec un mélange de deux divers très différents.

Comment est-ce-que tu vois l’évolution de ta carrière ?

En vrai je la vois comme ce qu’il se passe depuis un an, progressive, étape par étape. Je préfère largement le faire petit à petit plutôt que monter d’un coup. Monter d’un coup c’est à double tranchant, si tu sors un single qui marche et que derrière ça ne suit pas ça peut vite être compliqué. Les gens ont besoin de voir une évolution, ils aiment bien montrer qu’ils écoutaient les rappeurs avant qu’ils soient connus, donc j’y vais step by step. 

On peut s’attendre à quoi pour la suite de ta carrière ?

Là je bosse mon projet qui est prévu pour 2020, en fin d’année. En attendant on va envoyer des singles, plein de trucs, je vais continuer à alimenter jusqu’à ce que je sois pleinement satisfait de ce qu’il se passe. Les concerts ce sera après le projet, pour le défendre, donc à partir de 2021 je pense.

 

Dorian Lacour